C’est avec une grande curiosité et intérêt qu’on se proméne dans les rues d’Oran pour essayer de découvrir ce que chaque recoin porte comme histoire. Nos pas nous guident inévitablement vers la porte d’entrée d’une fortification qui a également servi de lieu pour ériger le palais du bey d’Oran .
Le lieu est également connu sous le nom du château neuf , sa première appellation fut « Bordj Lahmar » ( Fort Rouge) selon notre guide . En effet, au 14 ème siècle , le sultan mérinide Abou El Hassan, donne l’ordre de construire ce fort pour accroître la surveillance de la ville d’Oran, il prit le nom de « Rozalcazar » sous l’occupation espagnole.
Par la suite et au 18 ème siècle , le Bey Mohamed El-Kebir fit de cet espace son palais, siège de son administration et résidence.
Le guide nous conduit à travers les principaux espaces de ce palais à savoir:
- Le Diwan : situé à l’entrée du palais et donnant sur un jardin luxuriant , il s’agit d’une grande pièce rectangulaire richement décorée. La place du Bey et de ses administrateurs était bien distinguée grâce à la taille des emplacements muraux qui lui sont dédiés . Le diwan est également décoré de panneaux de bois peints d’une grande qualité et de magnifiques piliers en marbre sculpté ( le guide nous précise que ce marbre a été ramené d’Italie). Quelques aménagements ont eu lieu lors de l’occupation française , le guide nous a expliqué que le diwan a été rétréci et une cheminée y a été installée.
- Jardin avec volière : Nous continuons notre chemin à l’intérieur du palais pour nous retrouver dans un second jardin comprenant deux volières ( les voliéres servaient à la transmission de messages à travers les pigeons voyageurs) : une appartenant au Bey et une autre plus récente. Au fond de ce jardin, on aperçoit une salle qu’utilisait le Bey comme lieu de recueillement et de culte. ( le guide nous précise que cet endroit n’était accessible qu’à quelques proches du Bey).
- Le « Pavillon de la Favorite » ou le harem pour accueillir son épouse .
Nous avons également visité la partie du fort et ses donjons ( lieux utilisés pour les prisonniers) ainsi que les écuries. Il reste aussi le vestige de ce qu’était une chapelle ou un lieu de culte chrétien au fond de ce long chemin de pierre.
Le palais du Bey fut classsé en 2005, patrimoine national et bien historique. Son état actuel nécessite beacoup d’efforts pour sa sauvegarde. Nous avons appris que ce monument est concerné par les travaux de restauration réalisés par une agence turque au même titre que la mosquée Katchaoua d’Alger et ce dans le cadre d’un accord entre l’Algérie et la Turquie.
Ce lieu abritant plusieurs pans de l’histoire de la ville d’Oran mériterait qu’un réel travail de médiation culturelle lui soit consacré. Un minimum d’indications et de documentation devraient être mises à la disposition du visiteur pour compléter le travail du guide.
Nous espérons vraiment que les travaux de rénovation aboutissent et permettent à ce lieu de retrouver sa prestance d’antan.